Célia Novello est la fondatrice de Pasta Cosi, l’épicerie française 100% en ligne qui déniche pour vous le meilleur de la gastronomie italienne, directement issu des producteurs ! Pour en savoir plus: pastacosi.fr
Célia, tu es la fondatrice, la créatrice d’une épicerie italienne 100% en ligne, PastaCosi. Quelle était ton envie au départ de ce projet ?
CN: Effectivement, je viens de lancer mon épicerie italienne en ligne. Mon premier objectif avec ce projet était de travailler sur un sujet qui me passionne et qui fait honneur à mes origines. Mon père vient d’une famille italienne, et étant jeune j’ai passé tous mes étés dans le petit village de famille dans le Piémont (nord de l’Italie). J’ai donc toujours été bercée par la culture italienne, notamment la gastronomie. À travers PastaCosi, j’ai souhaité retrouver ce lien avec mes racines.
Bravo, en te souhaitant la pleine réussite que tu recherches ! Est-ce que c’est ton premier projet en tant qu’entrepreneure ?
CN: Merci beaucoup ! Oui tout à fait, c’est mon premier projet en tant qu’entrepreneure. C’est quelque chose que j’ai toujours gardé dans un coin de ma tête, j’ai même fait un master en entrepreneuriat pendant mes études. Finalement j’ai décidé de me lancer il y a quelques mois, et je ne le regrette absolument pas !
Peux-tu nous parler de la façon dont tu sélectionnes les produits, je crois comprendre que te rends chez des producteurs en Italie, comment travailles-tu cette sélection ?
CN: Tout à fait. Je me suis rendue à plusieurs reprises en Italie pour rencontrer des producteurs, que ce soit directement chez eux ou via des salons. Cette étape est très importante car elle permet de se faire une première idée de la qualité des produits qui sont proposés, mais également de la démarche des producteurs – je recherche en effet plutôt des petits producteurs qui travaillent dans le respect de l’environnement bien sûr, mais également qui ont la volonté de mettre à l’honneur les traditions culinaires de leurs régions. Ensuite, d’autres critères rentrent en jeu dans la sélection des produits, notamment le prix – il est important pour moi de proposer des produits qui restent abordables – ou encore la capacité de production et de distribution en dehors de l’Italie. C’est de cette manière que j’ai pu faire une première sélection de produits, mais bien sûr le travail ne s’arrête pas là. Je continue à rencontrer des producteurs avec qui je pourrais travailler dans le futur, et j’adapte mon catalogue en fonction des retours de mes clients. Heureusement, les avis sont globalement très positifs pour le moment !
Je sens en effet chez toi l’envie sincère de la rencontre et du contact direct. Au-delà des problématiques liées aux coûts, aurais-tu une histoire, une anecdote à nous livrer en lien avec ce que tu dis ?
CN: Oui j’en ai une en tête ! C’était lors d’un tour dans le Piémont, j’avais repéré un producteur de miel qui se trouvait dans un tout petit village près d’Arborio (région des rizières). Arrivée sur place, je suis tombée sur un monsieur de plus de 90 ans qui avait effectivement une toute petite exploitation apicole. Il m’a tout de suite montré ses ruches, fait visiter ses locaux… J’ai senti une histoire très forte autour de cette exploitation dans laquelle il avait travaillé toute sa vie et qu’il était en train de transmettre à ses fils. Malheureusement, la production était en trop petite quantité pour que l’on puisse envisager de l’exporter en France, mais cette rencontre m’a beaucoup touchée et je m’en rappellerai longtemps !
Merci de ce partage et de cette belle histoire. Par rapport à l’ensemble de ton parcours professionnel, qu’est-ce que cela t’apporte personnellement aujourd’hui d’être investie dans un projet qui a du sens pour toi ? Es-tu dans une période où tu cherches plus à t’émanciper dans ce projet ?
CN: Je pense que cela change tout au quotidien ! Avant de me lancer en tant qu’entrepreneure, j’ai suivi un parcours assez classique (classes préparatoire / école d’ingénieur / cabinet de conseil) sans trop me poser de questions. C’est au bout de 5 ans que j’ai réalisé que cette voie ne me convenait pas, et qu’il était nécessaire que je me tourne vers un projet qui avait plus de sens pour moi. Depuis, je réalise que je suis beaucoup plus épanouie. Je sais pourquoi je me lève tous les matins, et tous les jours j’ai hâte de commencer ma nouvelle journée. Ce projet a tout changé pour moi, et en aucun cas je ne souhaite revenir en arrière !
Une façon de prendre son envol au bon moment. Un proverbe africain dit en substance que des parents peuvent donner deux éléments: des racines pour s’ancrer et des ailes pour s’envoler. Quel rapport tu entretiens maintenant à tes racines ? Est-ce que c’est un révélateur de valeurs et/ou d’histoire personnelle ? Est-ce que ça donne plus de sens ? Tu n’as pas fait le choix de produits et de la gastronomie italienne pour rien. Même si tu es française tu es sensible à tes racines. Cela m’intéresse car notre construction personnelle se fait toujours par l’ajout de différents éléments.
CN: Je suis extrêmement attachée à mes racines, qu’elles soient Italiennes du côté de mon père ou Bretonnes du côté de ma mère. J’en suis très fière et je crois qu’elles ont un certain impact sur moi au quotidien. Je m’intéresse beaucoup à la construction personnelle à travers ce que la famille peut léguer, et je crois qu’il faut savoir identifier ce qui a nous a été transmis, en tirer le meilleur et se construire soi-même autour de ça.
Revenons sur la boutique, l’épicerie et le site internet. Quelles sont les prochaines étapes pour toi, tes prochaines envies pour avancer dans le développement ?
CN: Je viens de me lancer donc ma première étape est bien sûr de me faire connaître auprès du plus grand nombre et de faire évoluer mon site et ma gamme produits grâce aux retours des clients. En parallèle, j’ai pour objectif d’ouvrir quelques points de vente éphémères pour pouvoir être en contact direct avec les clients, faire goûter mes produits dont je suis très fière ! Et bien sûr continuer à développer mon activité sur mes réseaux sociaux qui est plus axée autour de l’histoire de la gastronomie italienne et des recettes traditionnelles.
As-tu une recette ou un produit à nous partager que tu as envie de valoriser et peut-être d’en faire un incontournable ou un produit signature dans la boutique ?
CN: Difficile de faire un choix ! Je dirais la sauce aux tomates cerises de Convivia, un producteur sicilien qui prépare une sauce absolument délicieuse ! Et pour la petite anecdote, la tradition sicilienne veut qu’on réutilise des bouteilles de bière vides pour stocker sa sauce tomate, et c’est ce qu’ils ont fait d’où la forme si particulière de la bouteille. Et en ce qui concerne les recettes, malheureusement je ne commercialise pas encore mes réalisations mais si ej devais en choisir une, ce serait les Spaghetti alla Vongole. Notamment parce que c’est une recette qui fait le lien avec mes origines bretonnes grâce aux palourdes que je vais pêcher moi-même avant de les cuisiner !
Très inspirant. Quand on est amené à se faire livrer des produits au quotidien, il n’y a pas d’astuces pour cuisiner ou pour oser travailler un produit de telle ou telle façon. Les emballages ont des indications et des recettes des fois, mais c’est vrai. Mais un conseil personnalisé ou particulier fait toujours plaisir. Peut-être une idée à développer pour tes commandes. Avant de terminer notre interview par la question rituelle, je souhaite te demander quelle est ta source d’inspiration aujourd’hui ? Cela peut être un livre, un film, une personne, un parcours, un lieu …
CN: Je ne sais pas si c’est la réponse qu’on attend habituellement de ce genre de question, mais je dirais la boxe thai ! C’est un sport que je pratique depuis maintenant un an, et j’adore ça. Au-delà de la bienveillance et de la générosité qui y règnent, je m’inspire beaucoup de la philosophie qui guide ce sport. Quelles que soient les difficultés, ne jamais baisser les bras et continuer à se battre, c’est une devise qui m’aide beaucoup dans mon quotidien d’entrepreneure !
Cela fait la transition parfaite avec la dernière question, rituelle de nos interviews: quelle est ta vision du courage ?
CN: Ma vision du courage, c’est réussir à aller chercher au plus profond de soi ce qui compte réellement à nos yeux et nous rend heureux, l’assumer malgré tout ce que les gens peuvent en dire, et tout mettre en oeuvre pour y arriver.
Conversation avec Baptiste Vasseur