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Le dimanche c’est jour de marché, le dimanche c’est aux Halles que ça se passe ! 

En 2021 comme en 2022 j’étais totalement engagé pour faire des Halles de Narbonne le plus beau marché de France. En 2021, ma ville natale se classe en seconde position. En juin dernier, Narbonne remporte la première place. Ce concours a été lancé par le journal de 13 h de TF1, avec pour cette édition 2022 neuf semaines de compétition et 23 autres prétendants. L’annonce a été faite de façon grandiose le jeudi 30 juin 2022. La ville a donc été en ébullition pendant plusieurs heures pour fêter la merveilleuse conclusion de cette aventure collective. Ce trophée est mérité, car il rend hommage à un marché couvert qui n’a jamais perdu de sa superbe ou de ses visiteurs. De son authenticité aussi. Ce trophée rend hommage à toutes les personnes qui y travaillent. Aux commerçants, aux producteurs, aux salariés. Certains s’installent à leur place chaque matin perpétuant des gestes que les anciens faisaient déjà avant eux. William, Noelle, Stéphane, Grégoire, Magali sont de ceux qui font ce lieu. Un ensemble regorgeant de savoir-faire transmis de génération en génération. C’est le temps qui passe avec une continuité acceptée, rassurante et fidèle.

J’aime me rendre dans ce lieu, chaque semaine. Les odeurs, les sons, l’ambiance vous plongent dans un cocon vivant, brut et émotionnellement fort. Dans les Halles, il n’y a pas de gens triés, il n’y pas a de riches, de pauvres, de catégories sociaux professionnelles. Il n’y a pas ceux d’ici et ceux d’à côté, ceux de loin et ceux de quelque part. Tout le monde se retrouve, se croise, s’arrête devant un étal de commerçant. Puis chacun déguste un verre de vin, découvre un nouveau produit, achète un cadeau à offrir… Les Halles sont la mise à l’honneur de savoir-faire régionaux. C’est ici aussi que les restaurateurs et chefs comme Gilles Goujon, chef 3 étoiles dans les Corbières font leurs courses et ont leurs habitudes. C’est la fierté des habitants de la Narbonnaise de venir dans ce lieu, véritable étendard du patrimoine de la ville. Un bloc bien ancré sur la commune qui se remarque au loin. En prenant de la hauteur du haut du Donjon Gilles Aycelin dans le Palais des Archevêques nous comprenons la forte emprise qu’occupe le marché couvert. Cette institution ouvre pour la première fois ses portes le 1er janvier 1901 et marque déjà les esprits par son architecture si particulière et par le style légendaire de Victor Baltard.

Les saveurs, les couleurs, les senteurs, les cris passionnés et vifs des commerçants, les rires et les chants se mélangent et se mêlent. Et grâce à cela les rencontres se font nombreuses et les discussions sont passionnées. Convivialité, fraternité et festivité se mêlent pour le plaisir des petits et des grands. À l’extérieur, les portraits sur la façade se remarquent au loin et affirment une empreinte des temps passés. Une façon de montrer un esprit de collectif. Tout ceci nourrit l’âme de ce marché couvert. Il y a, pour moi, je dois le dire une part encore de mystère qui demeure dans cette passion généreuse, car je me sens encore comme un enfant lorsque je m’y rends. 

Je possède depuis longtemps la passion pour des images du passé. Je collectionne depuis de nombreuses années des photographies de temps révolus, d’époques terminées. J’ai donc, instinctivement et naturellement fait l’acquisition de plusieurs images des Halles de Narbonne, prises à différentes périodes. Ces sentiments m’ont pris lorsque j’ai ouvert les enveloppes de papier contenant plusieurs cartes: la fierté et l’émerveillement. Émerveiller de voir que cette vie bouillante était déjà là, que le parvis devant Les Halles était déjà un endroit où se retrouver, où se donner rendez-vous. Les petits et les grands se retrouvaient formant une foule homogène et solide. En en même temps, cette foule était déjà vivante et en mouvement. C’est par des souvenirs, des foules vivantes, des situations vécues, des rendez-vous quotidiens comme ceux-là que l’âme d’une cité se forge, se consolide pour devenir une âme indestructible. 

Baptiste Vasseur